André Affolter, dit Condé, est né le 29 février 1920 à La Chaux-de-Fonds, où il décède en 2004. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1939, il reste dans sa ville natale pour effectuer un apprentissage chez un sculpteur marbrier et fréquente l’École d’art de La Chaux-de-Fonds. C’est durant cette période qu’il suit les cours de modelage de Léon Perrin, marquant ainsi ses premiers contacts avec la sculpture. Entre 1944 et 1945, il enseigne le dessin à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds. En 1946, il quitte la Suisse pour Paris, où il devient l’élève de Germaine Richier pendant deux ans. De 1949 à 1955, tout en poursuivant son travail de sculpteur, il exerce comme dessinateur en publicité technique. Jusqu’en 1950, il travaille principalement le marbre, le plâtre et la terre cuite, s’adonnant essentiellement au modelage, avec une influence notable de Giacometti. Entre 1950 et 1954, il amorce un tournant vers l’abstraction et commence à utiliser le bois, matériau qui dominera par la suite son œuvre. Ses sculptures intégreront également le marbre, le cuivre, le fer, le laiton et l’époxy (une résine qu’il commence à explorer autour de 1962). Maîtrisant de nombreuses techniques, dont celles du métal soudé et martelé, Condé réalise aussi des œuvres monumentales. En 1963, il entame une collaboration de deux ans avec l’architecte P. Dumas pour la création de mobiliers liturgiques. Membre de la section parisienne de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses, Condé enseigne entre 1973 et 1977 à l’Unité d’enseignement et de recherche en Arts plastiques de l’Université de Paris. Son œuvre, difficilement catégorisable, oscille entre des pièces qui s’étendent dans l’espace et d’autres qui évoquent une impression de mobilité. Le bois prédomine dans ses sculptures, légères grâce à l’assemblage d’éléments finement travaillés. Une part significative de sa production à partir de 1979 est consacrée à la gravure sur bois.
Sa première exposition personnelle a lieu à La Chaux-de-Fonds en 1945. En 1959, il expose pour la première fois en solo à Paris. Tout au long de sa carrière, Condé participe à une quarantaine d’expositions personnelles et à près de 200 expositions collectives. Il prend part pour la première fois au Salon de 1956 et, à partir de cette date, contribue régulièrement aux Salons parisiens, notamment La Jeune Sculpture (depuis 1956), Comparaisons (depuis 1958) et Réalités Nouvelles (depuis 1968). Bien qu’ancré en France, il expose également en Allemagne, au Mexique en 1974, au Canada et en Yougoslavie. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques, notamment au Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds, au Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au Musée des Beaux-Arts de Skopje en Yougoslavie, ainsi qu’au Fonds national d’art contemporain et au Fonds départemental d’art contemporain du Val-de-Marne.
Condé a reçu la Bourse fédérale des Beaux-Arts en 1959 et 1960. Il est également lauréat du prix André Susse de sculpture en 1957 et 1959, et du prix Gilberte de Sallaberry en 1967 et 1968. En 1966, il est invité à l’Exposition internationale de sculpture contemporaine au Musée Rodin à Paris, et participe au Symposium de sculpture contemporaine de la Faisanderie de la forêt de Sénart en 1972. Enfin, en 1981, il se voit décerner le prix Marcel Ney.
FAA : Fonds d’atelier (nombreuses sculptures, un grand nombre d’œuvres sur papier et documents) donné en avril 2024 par la fille de l’artiste, Isabelle Affolter et sa famille.