Fondation Ateliers d’Artiste :
au service de la conservation des fonds d’artiste depuis juin 2004
Généralement composés d’œuvres et d’archives, les fonds d’artiste sont souvent en danger : un musée d’art s’intéressera peut-être à quelques réalisations d’un·e artiste décédé·e ; ses descendant·e·s ou ami·e·s souhaiteront parfois garder quelques tableaux ou sculptures. Mais le reste de sa production et les traces de son cheminement créatif disparaîtront.
Fondation de la FAA
Conscients de cette faille au sein de la préservation du patrimoine culturel romand, une poignée de personnalités du domaine artistique a fondé la FAA le 17 juin 2004, à l’initiative de Jean Menthonnex, professeur retraité et passionné par la conservation patrimoniale sous toutes ses formes. Reconnue d’utilité publique par le canton de Vaud en 2006, la FAA est active dans l’ensemble des cantons romands. Elle n’a pas de but lucratif malgré les ventes qu’il lui arrive d’organiser dans le double but de donner à des amateurs et amatrices d’art la possibilité d’acquérir certaines des œuvres d’une part, et de disposer d’autre part de moyens pour conserver un ensemble représentatif du parcours de chaque artiste dont elle a le privilège d’avoir le fonds.
Acquisitions
Pour décider d’accepter un fonds, la FAA considère la notion d’artiste selon la définition qu’en font l’association Visarte Suisse et le dictionnaire SIKART établi par la fondation SIK/ISEA. Quatre critères sont donc pris en considération : la formation, la carrière, les expositions et les publications faites à son sujet, ainsi que les distinctions reçues. La FAA, qui s’est donné pour vocation de sensibiliser les artistes vivant·e·s et leurs héritiers et héritières à la préservation de ces fonds, a rencontré rapidement un très grand succès : face à l’afflux, elle a trouvé aujourd’hui un lieu où conserver les œuvres et les archives des artistes.
Localisation
Depuis le 1er janvier 2018, la FAA est en effet propriétaire d’un ensemble de bâtiments historiques au sein de la ville de St-Maurice, site culturel européen. Grâce à la Loterie Romande, à plusieurs donations privées et à quelques collectivités publiques, d’importants travaux ont été conduits. Ils permettent de bénéficier de locaux affectés à la réception, à la restauration, à l’inventaire et à la conservation de plus 18’000 œuvres, ainsi qu’à celles des archives de plus d’une soixantaine d’artistes. Par ailleurs, deux salles d’exposition favorisent la mise en valeur des œuvres.
L’organisation
La nécessité d’un soutien financier pérenne a conduit la fondation à créer, en juin 2014, une association de soutien, les AmisFAA. Et dès 2015, le conseil de fondation a élaboré un projet scientifique et culturel, structurant la FAA. Quatre secteurs ont été créés. Le secteur des acquisitions, placé sous la responsabilité de Jean Menthonnex, répond aux sollicitations des donateurs et analyse les fonds d’atelier proposés. Le secteur conservation et inventaire, dirigé par Walter Tschopp, ancien conservateur du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, œuvre à la préservation des œuvres et documents acquis ; plusieurs bénévoles l’appuient en inventoriant les pièces et en photographiant les œuvres dans le but de constituer une base de données informatisée. La médiation culturelle, placée sous l’égide de Philippe Kaenel, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Lausanne. Elle met en place les programmes et actions de valorisation des fonds ; un des objectifs est d’inciter étudiant·e·s et professionnel·lle·s du domaine artistique à conduire des recherches à leur sujet. Plusieurs publications sont par ailleurs prévues pour faire connaître les collections de la FAA au public et aux musées, ces derniers pouvant d’ailleurs faire appel à la fondation pour enrichir leurs collections. Enfin, le secteur immobilier, régi par Baudilio Perez Pereira, supervise les travaux d’aménagement et la gestion des locaux, ou prévoit les espaces dont la FAA a besoin pour satisfaire ses ambitions.