Né le 25 septembre 1909 à Winterthour, Albert Enz émigre en France avec sa famille en 1918. Il montre un grand intérêt pour la musique et le dessin, mais il ne suit pas de formation dans les beaux-arts. Sur les conseils de son père, il entre à l’École Boulle, à Paris, dans la classe d’ensemblier-décorateur. Après quelques travaux dans plusieurs fabriques de meubles, il sera employé pendant vingt-six ans au guichet des renseignements de la Gare de Lyon à Paris.
Dans les années 1930, il rencontre Maurice Prost, qui aura un impact important sur sa carrière artistique. En effet, le sculpteur lui apporte un regard critique indispensable et le pousse à « faire quelque chose de valable », selon les propres mots d’Albert Enz. En 1963, une fois à la retraite, il revient en Suisse, d’abord à Neuchâtel, puis au Locle. Il y découvre les paysages jurassiens qu’il peint beaucoup, en particulier l’Augémont, où il vit une partie de l’année. Il effectue également des voyages au Tessin et en Provence. Artiste local reconnu, il expose plusieurs fois au Musée des Beaux-Arts du Locle ainsi que dans plusieurs galeries jurassiennes et internationales. Dans la presse, sa peinture est qualifiée de poétique, sincère, lumineuse, alors que son ami Claude Garino la qualifie de « témoignage du culte irrationnel et tyrannique de la nature ». Peintre talentueux et sensible, Albert Enz s’éteint au Locle en 1982, à l’âge de 72 ans.
FAA : 150 huiles, de nombreux dessins et documents donnés en 2006 par son épouse Pierrette Enz-Bachmann.