

Né à Vevey en 1939, il débute par la peinture et se forme entre 1955 et 1958 aux Beaux-Arts de Lausanne, puis à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris. En quête d’un mentor, il trouve une source d’inspiration en Rodolphe Théophile Bosshard, peintre romand (1889-1960). Dès l’âge de 17 ans, Gerster expose ses œuvres et organise sa première exposition personnelle à la Galerie Ancien de Montreux en 1956, avant même de terminer ses études. On n’en dénombre pas moins de 50 depuis le début de sa carrière. De 1959 à 1962, il voyage intensément à travers l’Angleterre, les Pays-Bas, la Yougoslavie, l’Italie, la France, l’Espagne et la Suède. À son retour en 1962, il crée un triptyque pour l’église de Saint-Légier (VD), marquant le début d’une série de commandes publiques. En une décennie, il réalise une dizaine d’œuvres majeures, dont le Tabernacle du Sacré-Cœur à Ouchy, des pièces pour la Mission catholique de Zurich, le Monastère de la Visitation à Fribourg et l’Église Saint-Joseph à Rossens. Gerster conserve une passion pour le voyage: en 1965, il vit à Florence ; en 1966, il s’installe en Grèce et entre 1967 et 1968, il explore les États-Unis, où il expose régulièrement en Californie. Entre 1970 et 1971, il suit le Cirque KNIE pendant deux ans, créant un cycle de onze œuvres intitulées « Ciel de toile ». Aujourd’hui, il vit et travaille à Corseaux, dans le canton de Vaud.
Bien qu’il commence par la peinture et la gravure, Gerster s’oriente vers la sculpture dans les années 1970, tout en continuant à explorer et à revisiter ces différentes techniques tout au long de sa carrière. Son œuvre est vaste et varié, structuré par cycles artistiques. On peut distinguer plusieurs phases : des paysages non figuratifs, des explorations architecturales, des nus et des sculptures. Toujours, il manifeste une maîtrise technique remarquable. Le vide joue un rôle clé dans son travail, devenant une composante essentielle de ses représentations. Ancré dans la réalité, il la traduit avec une simplicité lumineuse et intense, marquée par une pudeur et une douceur singulières.
Gerster a reçu plusieurs distinctions, dont une bourse de la Fondation Louise Aeschlimann à Berne en 1959, et en 1972, un prix de la ville de Lausanne pour un décor conçu pour un collège de la Vallée de la Jeunesse.
FAA : Fonds d’atelier (sculptures, grand nombre de peintures, d’œuvres sur papier et documents) donné en février 2022 par l’artiste lui-même. Deux livraisons partielles ont été transmises à la FAA en février 2022 et décembre 2023. Pour les autres œuvres, l’artiste conserve l’usufruit sa vie durant.