Jean-Claude Hesselbarth est né le 29 mars 1925 à Lausanne. L’influence de son oncle, le sculpteur Jean Clerc, a joué un rôle significatif dans sa vie et son parcours artistique, continuant à le marquer jusqu’à la fin de sa vie. En 1945, Hesselbarth entame des études en Lettres, un choix qu’il finira par regretter. Cependant, en 1948, son ami Marcel Imhoff s’inscrit à l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne, ce qui inspire également Hesselbarth à rejoindre cette institution. Ses maîtres sont Marcel Poncet et Casimir Reymond, et il achève ses cours en 1954. En 1957, Hesselbarth découvre le sud de la France avec ses lumières éblouissantes. Il séjourne à Grignan en Provence et va particulièrement s’attacher à cette région où il aura un atelier et y passera la plupart de ses étés. À la même époque, il fait la connaissance de Liliane Annen, scripte puis réalisatrice à la Télévision Suisse Romande. Ils se marient en 1970 et habitent la rue de Bourg jusqu’en 2010. Elle joue un rôle primordial dans la carrière de l’artiste. La démarche artistique d’Hesselbarth évolue rapidement vers l’abstraction, et dès 1954, il est reconnu comme l’un des premiers peintres tachistes (dripping) en Suisse. Son œuvre connaît alors une dualité : d’un côté, les dessins à l’encre de Chine, sombres, et de l’autre, les peintures qui rayonnent de lumière, devenant de plus en plus lumineuses au fil de sa carrière. Il intègre fréquemment du bois, de la sciure et des copeaux à la surface de ses tableaux. En 1955, Hesselbarth fonde, avec André Gignon, sculpteur et céramiste, Charles Oscar Chollet, peintre et créateur de mobiles, ainsi qu’Arthur Jobin, peintre, le Collège Vaudois des Artistes Concrets. Ce groupe milite pour l’intégration de l’art dans l’architecture urbaine et la participation des artistes aux projets de construction et de restauration des bâtiments. Tout au long de sa carrière, Hesselbarth privilégie les collaborations avec des architectes et participe régulièrement à l’intégration d’œuvres d’art dans les constructions et à la mise en couleurs de certains bâtiments. Il a même enseigné à la section d’architecture de l’École Polytechnique de Lausanne (EPFL) entre 1962 et 1973. La musique a été une part essentielle de sa vie, puisqu’il a été le fondateur du Jazz Club de Lausanne et a toujours été impliqué dans cet univers. Jean-Claude Hesselbarth est décédé le 13 mai 2015 à l’hôpital de Montélimar.
Sa carrière artistique a été marquée par de nombreuses expositions, tant personnelles que collectives. Il a exposé son travail pour la première fois en 1955 et a enchaîné avec des expositions personnelles à la Galerie l’Entracte en 1958 et 1962 à la Galerie Bridel à Lausanne. En 1957, il a participé à l’exposition La Peinture Abstraite en Suisse au Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel. En 1978, il a été présent à la rétrospective Beginn des Tachismus in der Schweiz au Kunsthaus de Zurich. À partir de 1989, il a régulièrement exposé à la Galerie Plexus, chez Richard Aeschlimann à Chexbres, actuellement Maison des Arts Plexus. En 1998, le Musée Jenisch lui a consacré une rétrospective, et en 2004, il a été exposé au Musée de Pully. En 2014, la Fondation Gianadda a également organisé une exposition en son honneur. Au total, il a participé à plus de 35 expositions personnelles et à quatre-vingt-huit expositions collectives.
Hesselbarth a été récompensé tout au long de sa carrière artistique, recevant la Bourse Alice Bailly en 1956, le Prix Pierre Monay en 1980, le Prix de Dessin du Crédit Suisse en 1985, et le Prix de la Fondation de la Banque Cantonale Vaudoise en 1996.
FAA : L’artiste et son épouse avaient entretenu avec des représentants de la FAA des échanges, tant à Lausanne qu’à Grignan depuis 2005 jusqu’à leur décès, respectivement en 2015 et en 2020. La donation du fonds a été formalisée en janvier 2023 par l’association propriétaire des œuvres, association que l’artiste et sa femme avaient constituée avec des amis proches en janvier 2014. Le fonds comporte plus de 150 peintures, des œuvres sur papier, un important ensemble documentaire et des archives.