Il naît le 9 juin 1930 à Lausanne. En 1948 il obtient un diplôme de l’École de commerce de Lausanne. Il s’intéresse très tôt à l’art, au cinéma et à la littérature surréaliste, il veut entrer à l’École des Beaux-Arts mais son père ne le lui permet pas. En parallèle de son emploi chez Swissair à Genève, il prend en 1949, quelques leçons de peinture à l’Atelier-Ecole de Georges Aubert. Il est sinon autodidacte. En 1952, après un voyage en Espagne, il se marie avec Acacia Jerez Aguilar et prend part à l’avant-garde madrilène tout en gardant contact avec les galeries lausannoises qui exposent de ses œuvres. Il se lie également d’amitié avec Ernest Manganel, directeur du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. En 1956, il s’installe à Lausanne et en profite pour s’initier à la gravure avec Pietro Sarto. De 1973 à 1975, il est membre de la Commission fédérale des Beaux-Arts. En pleine reconnaissance et succès, Lecoultre représente la Suisse à la Biennale de Venise en 1978 et obtient de nombreuses commandes publiques pour décorer des espaces publics par exemple pour le théâtre de l’Octogone à Pully où il réalise en 1980 une peinture murale.
On retrouve deux périodes dans son œuvre. D’abord celle « espagnole » qui dure jusqu’au début des années 60. Elle est très « traditionnelle » et aborde des thèmes tels que le monde du paysan ou celui de l’attachement à la terre. Dès 1960, il entre dans une nouvelle période, il laisse l’huile ocre et brune pour des acryliques. Dans cette période fortement influencée par le Pop-Art, diamétralement opposé aux thèmes de sa première période, il aborde dans ses tableaux les aspects de la modernité. Vers 1975, il traite des sujets surréaliste, mêlant l’organique à l’inorganique. En parallèle il a un œuvre gravé important. Il apprend l’eau-forte et la pointe sèche. Dès 1967, il collabore avec Sarto aux Presses artistiques de Pully.
Jean Lecoultre participe à de nombreuses expositions collectives dès les années 1950, tant en Suisse qu’à l’international. En mai 1956, il participe à l’exposition collective “Peintres suisses contemporains” à Madrid et à Barcelone. Par la suite, son œuvre est exposé dans plusieurs pays. Parmi les plus notables il y a les « Graveurs suisses » à Stockholm, la 7e Biennale de la Gravure de Tokyo et Kyoto en 1970, ainsi que la Triennale de la Gravure de New Delhi en 1971. Il représente également la Suisse à la Biennale de Venise en 1978. Il participe à des expositions collectives à Tel Aviv en 1982, Caracas en 1971, et au Centre d’Art et de Communication (CAYC) de Buenos Aires en 1980. Parallèlement, son œuvre fait l’objet de plus d’une trentaine d’expositions personnelles, dont la première a eu lieu en 1960 à la Galerie Maurice Bridel à Lausanne. Parmi les plus importantes, citons celles à la Galerie Alice Pauli à Lausanne (2004), à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny (2002), au Castello della Lucertola à Apricale en Italie (2005), qui lui a consacré une rétrospective de son œuvre gravé et lithographié ou encore le musée Jenisch qui lui consacre une rétrospective en 2021.
En 1955, puis en 1956, il est doublement récompensé par la Bourse fédérale des beaux-arts, qui saluet ainsi la qualité et la constance de son travail artistique. En 1969, il reçoit le Prix genevois de la Jeune Gravure, qui met en lumière sa maîtrise de cette technique et son apport au renouvellement du médium. Quelques années plus tard, en 1980, il est distingué par le prix de la Fondation pour les arts graphiques en Suisse, qui reconnaît son talent confirmé. Enfin, en 1987, la Fondation vaudoise pour la promotion et la création artistiques lui décerne son grand prix, venant couronner une carrière marquée par un engagement soutenu en faveur des arts visuels.