Marcel Poncet naît le 29 janvier 1984 à Genève. En 1910, il entre à l’Ecole des beaux-arts de Genève. Il se lie alors d’amitié avec le sculpteur vaudois Casimir Reymond. Il suit une formation de verrier de l’atelier de Krachten à Carrouge et ouvre son propre atelier tout en suivant des cours du soirs donné par Ferdinand Hodler à l’école des beaux arts de Genève. D’une famille catholique, il restera près de la religion. Ses frères, dont l’un d’eux futur chanoine de l’abbaye de St.Maurice, l’aideront dans sa carrière artistique. À partir de 1915, et sous l’impulsion artistique de Maurice Denis, il prend part, aux côtés d’autres artistes de sa génération, à la décoration de deux églises majeures pour le renouveau de l’art sacré en Suisse romande : Saint-Paul à Grange-Canal et Notre-Dame à Genève. À l’issue de sa formation, il rejoint la section genevoise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses, ce qui marque le début de ses premières commandes. En 1919 et 1920, il est nommé au sein des commissions du Musée des arts décoratifs et de l’École des beaux-arts de Genève. En 1919, pour défendre et asseoir l’art décoratif, il fonde avec Alexandre Cingria, Georges de Traz, François Baud et Marcel Feuillat, le Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice. La même année, il est choisi à l’issue d’un concours pour concevoir deux grandes verrières destinées à la cathédrale de Lausanne : Les quatre Évangélistes (1922) et La Crucifixion (1927). En 1920, Poncet réside en partie à Paris où un lien fort l’attache au sculpteur Antoine Bourdelle. Dès 1923, il s’installe à Vich, avec son épouse, Anne-Marie Denis (fille de Maurice Denis), ils auront trois enfants, dont le sculpteur Antoine Poncet. Dans son atelier il peut concevoir et exécuter ses propres vitraux (coupe des verres, sertissage des plombs, montage provisoire, pose de la grisaille). Aux côtés d’Alexandre Cingria, Marcel Poncet compte parmi les rares artistes de Suisse romande à s’être véritablement investis dans l’art du vitrail durant la première moitié du XXe siècle. Dès 1925, il renoue avec la peinture et le dessin, techniques qu’il avait délaissées au profit du vitrail. À partir de 1934, il expose de manière régulière à la Galerie Vallotton, à Lausanne. Il prend également part à diverses expositions collectives, dont l’importante Exposition nationale suisse des beaux-arts, organisée à Genève en 1946.Dès 1945 et jusqu’à son décès, il enseigne à l’École cantonale de dessin de Lausanne, alors placée sous la direction de Casimir Reymond.
L’œuvre de Marcel Poncet se distingue d’abord par ses vitraux. Il y emploie de larges aplats de verre coloré, tantôt monochromes, tantôt vivement contrastés, nuancés par une grisaille appliquée avec subtilité. Il en résulte une œuvre puissante, marquée par la frontalité des figures, l’allongement des silhouettes, la simplicité des gestes et l’effacement presque total des fonds. Son style personnel se révèle très tôt, que ce soit dans ses dessins, peintures ou gravures. Il se caractérise par un clair-obscur marqué, des coloris sourds et une touche expressive qui confère à ses œuvres une dimension tragique. Ses compositions sont toujours solidement construites. À partir de 1940, sa palette s’éclaircit progressivement, tandis que la géométrisation des formes l’oriente peu à peu vers une certaine abstraction.
De son vivant il participe à plus d’une vingtaines d’expositions collectives. C’est uniquement après sa mort que des expositions personnelles lui seront consacrée dont: une grande rétrospective posthume en 1955 par le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, et en 2013 par le Musée Historique de Lausanne.
Son parcours artistique est ponctué de plusieurs distinctions : en 1913, il reçoit le Prix Lissignol pour un vitrail intitulé Les Vendanges de Bonn (1913). En 1933, il reçoit la Bourse fédérale des beaux-arts et, en 1944, une bourse de la Fondation Pro Arte de Berne.